Résumé :
Étudier la conception de la nature de la science chez les enseignants est essentiel pour améliorer l’enseignement des sciences. Une bonne compréhension de cette nature leur permet de mettre en œuvre une action pédagogique et didactique réfléchie, en tenant compte de la signification de l’apprentissage pour les élèves et en évitant sa dogmatisation. Cela favorise le développement de la pensée scientifique et critique des apprenants, surtout dans un contexte où l’accès à l’information est illimité.
L’intégration de l’épistémologie dans l’enseignement des sciences permet de déconstruire les idées fausses sur la science et les scientifiques, contribuant ainsi au développement de la culture scientifique. Celle-ci joue un rôle fondamental dans les sociétés démocratiques, car elle aide les citoyens à prendre des décisions éclairées et à participer aux débats scientifiques sans dépendre aveuglément des experts.
Après avoir élaboré un cadre théorique sur la conception de la nature de la science, nous avons cherché à situer cette conception chez les enseignants de SVT. L’étude s’est appuyée sur un questionnaire complété par des entretiens semi-dirigés. Les résultats montrent que la majorité des enseignants adoptent une conception empirico-réaliste de la science. Leurs réponses reflètent une croyance en l’objectivité de la connaissance scientifique, une démarche inductiviste et vérificationniste, une vision réaliste des modèles scientifiques et une lecture linéaire de l’histoire des sciences. L’approche qualitative a confirmé ces contradictions et révélé un manque de réflexion critique. Les enseignants semblent assembler des idées issues de différentes conceptions épistémologiques sans questionner leurs propres représentations.