Résumé :
Spécialistes de la société et du pouvoir algériens, Jean-Louis Levet et Paul Tolila dénoncent dans ce livre sans concession la véritable nature du régime d’Alger et les blocages qu’il oppose à une relation apaisée avec la France. Quand l’Algérie en aura-t-elle fini de ses interminables débats mémoriels avec la France ? Plus de soixante ans après son indépendance, le passé ne passe pas et le pays reste figé entre statu quo, corruption et répression. Les légitimes aspirations de la jeunesse ? Sans réponse. L’Etat de droit ? Inexistant. La démocratie ? Tournée en ridicule. Après cinq ans de travail au coeur des réalités algériennes, d’échanges avec les principaux acteurs de la société, les auteurs dessinent une Algérie aux antipodes de la propagande officielle. Une propagande moquée dans les rues du pays par une majorité d’Algériens criant non pas leur rejet de la France ou du passé colonial, mais celui de leur propre gouvernement, de l’arrogance des pouvoirs en place, d’un système politique complice des pires iniquités. Les racines du mal algérien ? Le pouvoir prétorien, l’incroyable avidité d’une nomenklatura méprisant le peuple, les atouts économiques volontairement bridés au profit d’importations juteuses, la gangrène de la rente des hydrocarbures, l’explosion de tous les trafics et du marché noir. Paralysante et souvent corrompue, une administration tentaculaire accroît les blocages d’une société humiliée, devenue triste et dure pour les plus faibles. Une société, pourtant, dont la survie et la résilience soulignent la vitalité, culturelle notamment, face à un conservatisme religieux omniprésent depuis la ” décennie noire ” du terrorisme islamique… Entre l’Algérie et la France l’apaisement est-il possible, dégagé des instrumentalisations de l’histoire et des mémoires ? Confrontés aux mêmes enjeux – migrations, défi de l’eau, terrorisme, sécurité alimentaire, santé -, les deux pays ont tout pour s’entendre et se comprendre.