Résumé :
A six ans, Salvador Dali (1904 – 1989) voulait être cuisinière, à sept, Napoléon let, ” Depuis, dit-il, mon ambition n’a cessé de croître comme ma folie des grandeurs ; je ne veux plus être que Salvador Dali et rien d’autre…” Tout au long de sa vie, Dali s’est donc efforcé de devenir Dali, c’est-à-dire un ” génie “, l’un des peintres majeurs du XXe siècle, avec Picasso et Matisse. II le dit lui-même : Si tu joues au génie, tu le deviens ! Pour la première fois, une monographie consacrée à l’ouvre de Dali réunit toutes les oeuvres connues. Il ne s’agit pas d’un catalogue raisonné proprement dit. Ici, les tableaux sont volontairement reproduits entourés par un ensemble de documents variés, allant des dessins aux écrits en passant par toutes les contributions que l’artiste a pu faire à des genres aussi divers que le ballet, le cinéma, la mode, les objets, la publicité, etc. Seules, sans ces ” béquilles “, les peintures n’eussent été qu’une suite incohérente d’images. Ainsi, dans la première partie, découvre-t-on un Dali à ses débuts, inconnu et pourtant déjà surprenant. Jonglant avec l’Impressionnisme, le Pointillisme, le Cubisme, le Fauvisme, le Purisme, le Futurisme, tous les ismes à la mode qu’il maîtrise comme en se jouant, pour les abandonner ensuite. Dans la deuxième partie. Dali nous livre la synthèse de ses recherches sous la forme de gigantesques tableaux – testaments, tels que ” La Pêche aux thons ” et ” Le Torero hallucinogène On découvre aussi les ouvres inédites de la fin, hommages divers à Vélasquez ou à Michel – Ange, résultant d’une même interrogation qui fut celle de cet autre génie espagnol, Picasso, se tournant, lui aussi, vers les grands maîtres du passé pour tenter de leur arracher leurs secrets. Dali veut être immortel comme ses illustres prédécesseurs. Et en voulant faire, en plein xxe siècle, du Vélasquez… il fait du Dali !
