Résumé :
La concentration excessive des crédits, comme le souligne à juste titre Ssi Abdelkader, << sert à tout sauf à mettre l'économie sur les rails d'une croissance soutenue, partagée et durable ». Et d'ajouter: « tout porte à croire que la politique de crédit fortement discriminatoire (…) tend à étouffer la croissance économique » et à hypothéquer le développement du pays. << Lever ce goulot d'étranglement structurel s'impose donc comme une nécessité impérieuse ». La banque au Maroc a perdu de vue qu'elle a une mission, celle d'intermédiation et qu'elle a un rôle, celui de financer l'économie. A ce titre, la banque a vocation de service public qui justifie son existence et lui donne un sens. Et c'est à l'État et à la Banque centrale de garantir la pérennité de ce service et d'éviter à la banque de se réduire à une caisse d'un bénéficiaire ou groupe de bénéficiaires. Autrement dit, la banque doit être la solution et non le problème comme elle l'est actuellement. Le processus de concentration-centralisation des crédits bancaires est un phénomène structurel que la déréglementation opérée dans les années 1990, par la reconversion des anciens Organismes Financiers Spécialisés (autres que la BNDE (liquidée) et la CDG-) en banques universelles, n'a fait que renforcer.
Ce processus a été soumis par le professeur A. Berrada à un examen minutieux, sans concession et avec une rigueur scientifique qui force le respect.